Textes et résumés

Projet de reconversion pour les Salines

Une précédente communication, consacrée aux Salines de Moûtiers aux 16e et 17e siècles, avait déjà insisté sur le lien étroit existant entre leur histoire et celle des Etats de Savoie et de notre ville. Installées à Moûtiers, au Pré de l’Isle, par le duc Emmanuel-Philibert vers 1560, et affermées à des Suisses qui endigueront le Doron de Salins à Moûtiers, puis cédées en 1594 par le duc Charles-Emmanuel à l’un de nos archevêques, Mgr Berliet, qui est alors son ambassadeur, et au demi-frère du duc, Amédée de Savoie, chef de ses armées, pour les remercier des services qu’ils ont rendus à la couronne, revendues ensuite à Sigismond d’Est, neveu de Charles-Emmanuel, par les héritiers de Mgr Berliet et d’Amédée de Savoie, elles reviennent au Duché lorsque le petit-fils de Sigismond les lui revend. Détruites à la suite de la guerre contre la France en 1702, rétablies en 1730 par le baron de Buetz, appelé par le duc Charles-Emmanuel III, agrandies des installations de Conflans dès 1750, réorganisées par Charles-François de Buttet vers 1778, elles passent, après la Révolution, sous la domination française quand toute la Province de Savoie devient le département du Mont-Blanc. Le 22 frimaire de l’an XIII, les Salines seront même transformées en annexe de l’Ecole des Mines, par décret impérial, pour une courte période.

Affermées ensuite, jusqu’à la fin de l’occupation française, à la Compagnie de l’Est qui les rénovera et qui fera construire en 1807 leur mur de clôture, elles seront administrées directement par le gouvernement sarde lorsqu’il en reprend possession en 1815, pour être enfin affermées à Mr Plasson, de Lyon, en 1858.

Destin bien chaotique, parce que, encore une fois, lié aux évènements politiques et militaires qui ont agité la Savoie jusqu’alors.

Continuons l’histoire des Salines, en évoquant, ce soir, un beau rêve caressé par les Moûtiérains, dans la seconde moitié du 19e siècle, dans un contexte étroitement tributaire du rattachement de la Savoie, et donc de leur ville, à la France, au moment aussi où l’ensemble du département commence à être perçu comme ‘’une des plus riches contrées du globe sous le rapport des sources thermales‘’ -c’est le journal La Nymphe des Eaux qui le dit en 1859 !- et le thermalisme est pressenti comme un ressort économique extrêmement motivant. Jusque là, l’intérêt porté aux ‘’Bains’’, comme on disait alors, n’était tout de même pas inexistant, sous l’impulsion du corps médical, qui va jouer un rôle essentiel dans la naissance, la résurrection plutôt, de nos sources thermales, que les romains appréciaient déjà.

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