Le Rhône : frontière ou trait d’union Alpes-Méditerranée ?
Par Michel Faudou.
[…] Ce titre laisse entendre que le Rhône aurait la caractéristique double d’être, ou d’avoir été, une frontière, une limite, un blocage…, ou un trait d’union, un passage, une ouverture. Cela est vrai, mais bien simplificateur pour un fleuve mythique qualifié de dieu par les Anciens et porteur de l’aspiration des savoyards, en 1860, comme l’exprime le docteur Jacquemoud, député au Parlement Sarde, dans sa citation fameuse : « nos cœurs vont où coule notre Isère et le penchant de nos vallons». Il voulait certes manifester un choix personnel pour le rattachement à la France, mais n’était ce pas l’idée aussi que nos cœurs vont toujours dans le sens qui a fait que nos Alpes ont contribué à écrire l’Histoire.
Le Rhône a une réalité géographique très ancienne dont la conception ne s’achève qu’avec celle des Alpes, à l’ère quaternaire.
Il a une réalité historique puisque les territoires qu’il traverse ont été des hauts lieux de notre civilisation et que son tracé même constitue un fil rouge de l’histoire de France, de l’Antiquité à nos jours.