Gilly-sur-Isère

Une villa gallo-romaine en Savoie : Gilly

A proximité de la voie romaine Milan-Vienne, et de la station du portorium Ad Publicanos (Albertville), Gilly a, dès le XIXe siècle, été bien connu pour ses nombreuses découvertes.

 

 En 1975, un sauvetage hâtif révèle le plan d’un premier édifice au chef-lieu, une villa, selon toute apparence. De 1975 à 1990, une fouille systématique, à 300 m de là, a mis au jour la partie résidentielle d’une villa à mosaïques des IIe et IIIe siècles, implantée à 4 km du site présumé d’Ad Publicanos.

 

Très classique, mais peu fréquent en Narbonnaise, son plan carré est centré sur une cour et une galerie à péristyle autour de laquelle s’ordonnent des pièces habitables, toutes pourvues d’un sol de terrazzo. Une aile thermale en appentis a remplacé tardivement l’édifice initial détruit entièrement.

 

Deux mosaïques géométriques signalent les pièces de réception. Leurs motifs, traités soigneusement en tesselles bicolores, attestent un style de transition importé d’Italie du Nord et influencé par les cannevas de Narbonnaise.

 

Parmi le mobilier, on retiendra la nette dominante des outils agricoles et restes osseux d’animaux, propres à un domaine rural ; sa destruction se situe vers 260-270 après J.-C.

 

Bibliographie succincte :

BARTHELEMY H., Fouilles du terrain de sports de Gilly, dans Cahiers du Vieux Conflans, n°119, 1979, p. 9-13.

BARTHELEMY H., Un site gallo-romain alpin : Gilly (Savoie), dans Revue Archéologique de Narbonnaise, t. XIX, 1986, p. 211-244.

LAVAGNE H., Les mosaïques de Gilly (Savoie), dans Revue Archéologique de Narbonnaise, t. XIX, 1986, p. 245-258.

Une nouvelle agglomération secondaire à Gilly

Entre 1982 et 1994, prospections, sondages et photos aériennes effectuées à la faveur de travaux agricoles et immobiliers dans cette commune de la Combe de Savoie, située à 4 km d’Albertville, ont fait apparaître de nouvelles et importantes structures bâties qui renouvellent entièrement notre connaissance de l’implantation gallo-romaine locale, sur une étendue de 2 km2.

 

Il s’agit, dans la plaine agricole du Chapitre, proche de la rivière mais protégée des crues, d’un plan coordonné d’édifices publics typiquement urbains, à l’écart des villae du chef-lieu et de la voie romaine :

 

♦ un fanum vraisemblable et peut-être un deuxième ; 

♦ un quadrilatère de 70m de côté, orienté nord-sud avec cour, portique, parvis et locaux couverts d’un marché-place publique ; 

♦ une construction semi-circulaire centrée sur des structures maçonnées, évoquant un théâtre rural ; 

♦ de petits édifices d’habitation et d’artisanat ; 

♦ un bâtiment thermal.


Quant aux sites de villae du chef-lieu, distants de 800 m, ils se sont enrichis de nouveaux édifices : aile d’habitation prolongeant la villa du terrain de sports et aqueduc souterrain en maçonnerie dégagé sur 300 m de long.


Cette agglomération secondaire inconnue qui associe donc un centre urbain, à la fois commercial et cultuel, à des villae suburbaines et agricoles, pose une problématique nouvelle : quelle est sa fonction réelle ? quels sont ses rapports avec la station routière et frontière d’Ad publicanos, à l’emplacement controversé mais logiquement situé à Albertville ? où passait la frontière entre la Cité de Vienne et la province des Alpes Graies ?

 

Bibliographie succincte :

BARTHELEMY H., Un site gallo-romain alpin : Gilly (Savoie), dans Revue Archéologique de Narbonnaise, t. XIX, 1986, p. 231-244.

BARTHELEMY H., MERMET CH., REMY B., La Savoie gallo-romaine, histoire et archéologie, dans Mémoires et Documents de la Société Savoisienne d’Histoire et d’Archéologie, t. XCIX, 1997, p. 134-141